On ne le sait pas toujours, mais la majorité des fruits, légumes et céréales que nous consommons en Europe ne sont pas du tout originaire de ce continent. Si à la fin du moyen-âge, les échanges commerciaux, les importations et la diffusion des produits venant d'Asie, d'Afrique et du Moyen Orient étaient fréquents, la découverte à la fin du XVème siècle du "Nouveau Monde" va apporter son lot de nouveautés culinaires.
Une équipe internationale de scientifiques s'est penchée sur la question et a étudié l'alimentation dans 177 pays, représentant 98% de la population mondiale. L'objectif : déterminer les aliments les plus consommés dans le monde et déterminer leur origine.
Ce sont donc 80 fruits, légumes et céréales qui composent l'essentiel de l'alimentation mondiale. Certaines de ces plantes sont originaires de plusieurs zones géographiques, mais d'autres sont des spécificités régionales (même si ces plantes sont parfois aujourd'hui cultivées loin de leur terres d'origine).
A titre d'exemple, l'avoine est l'unique plante de cette liste à n'être apparut qu'en Europe. L'Afrique, quant à elle, a été le berceau du café, des haricots blancs, de la pastèque et du sorgho. L'Asie par contre compte 25 plantes qui tiennent leurs origines de ce seul continent, c'est le cas par exemple des agrumes, de l'ail, de l'oignon, de la mangue et du kiwi pour n'en citer que quelques uns.
"Les fruits du nouveau monde", peint à Rio de Janeiro en 1822 par Jean-Baptiste DEBRET
Et les Amériques ?
Là encore, il existe un certain nombre de plantes qui sont apparu uniquement sur le continent américain. Les échanges avec ce côté là de l'Atlantique étant inexistant avant la "découverte" du Nouveau Monde en 1492, les plantes ramenées en Europe par les premiers conquistadors vont alors constituer une petite révolution agricole et culinaire. Et puis, avec le temps, on va bien vite occulter les apports dans notre alimentation des peuples précolombiens pour mieux se les réaproprier, au point de faire oublier aux propres habitants des Amériques qu'ils sont les premiers à avoir cultivé ces plantes.
Voici donc la liste des 15 plantes (sur les 80 plantes les plus consommées dans l'alimentation mondiale) qui nous viennent seulement des Amériques - que ce soit d'Amérique du nord, centrale, du sud ou des Caraibes - et que vous ne connaitriez pas si Colomb n'avait pas entrepris son voyage pour les Indes vers l'ouest :
- L'ananas
- L'avocat
- Les arachides
- Le cacao
- La courge
- Le haricot vert
- Le maïs
- La papaye
- Les piments et les poivrons
- La pomme de terre
- La quinoa
- La tomate
- Le tournesol
- La vanille
- le yucca
A cette liste nous pourrions rajouter la fraise, la canneberge ou la myrtille qui existaient ailleurs mais dont les variétés américaines sont celles qui sont aujourd'hui consommées.
Solanum Tuberosum - Amédée Masclef - Atlas des plantes de France 1891.
Dans la gastronomie française
Les plats de la tradition gastronomique française sont connus dans le monde entier et célébrés à leur juste valeur. Preuve, s'il en fallait encore une, que la culture française est un mélange plus que réussi d'une multitude d'influences culturelles : variées, colorées et riches en saveur !
Les plantes venus d'Afrique, du Moyen Orient et d'Asie sont bien évidemment présentes dans les recettes de vos plats préférés : mais celles venus d'Amérique ne sont pas en reste...
Qui oserait vous inviter à déguster une délicieuse bouillabaise ou une ratatouille sans tomate ? A quoi ressemblerait la patisserie française sans vanille ? Et pour terminer, essayez donc de faire un gratin dauphinois ou une tartiflette sans pommes de terre !
Les bretons n'auraient plus rien à manger avec le lard, les belges n'auraient plus de frites, le chocolat suisse n'existerait pas et les Italiens ne pourraient plus accompagner les pâtes de sauce bolognaise... Le monde ne serait définitivement pas le même !
Ci-dessous l'infographie publiée par www.agriculturers.com (traduite par Eldesiertoflorido) sur la base de l'étude publiée par le Centre International de l'Agriculture Tropicale, basé en Colombie, dans la revue "Proceedings of the Royal Society".
